19- Phèdre- XXIV- Il faut d'abord expliquer la nature de l'âme divine et humaine, |
![]() |
L'âme est immortelle Le mouvement est l'essence et l'idée même de l'âme |
|
Il faut d'abord apprendre à connaître exactement la nature de l'âme divine et humaine, en considérant ses propriétés passives et actives. Nous partirons du principe que voici. | |
L'âme est immortelle XXIV.p124- 245c , - Toute âme est immortelle; car ce qui est toujours en mouvement est immortel; mais l'être qui en meut un autre et qui est mû par un autre, au moment où il cesse d'être mû, cesse de vivre; seul, l'être qui se meut lui-même, ne pouvant se faire défaut à lui-même, ne cesse jamais de se mouvoir, et même il est pour tous les autres êtres qui tirent le mouvement du dehors la source et le principe du mouvement. Or un principe ne peut prendre naissance, car il faut admettre nécessairement que tout ce qui naît, naît d'un principe, mais que le principe ne peut naître absolument de rien; car, si le principe naissait de quelque chose, il ne serait plus principe. Mais, parce qu'il n'a point eu de naissance, il ne saurait non plus avoir de fin; car, si le principe périssait, jamais lui-même ne pourrait renaître de rien, et rien ne pourrait naître de lui, s'il est vrai que tout doit naître d'un principe. Ainsi l'être qui se meut lui-même est le principe du mouvement, et cet être ne saurait ni périr, ni naître; autrement, le ciel tout entier et toute la génération des êtres tomberaient et s'arrêteraient, et ne retrouveraient plus jamais de quoi se mouvoir et renaître. Le mouvement est l'essence et l'idée même de l'âme L'immortalité de l'être qui se meut lui-même étant démontrée, on n'hésitera pas à reconnaître que le mouvement même est l'essence et l'idée même de l'âme; car tout corps qui tire son mouvement du dehors est inanimé; celui qui le tire du dedans, c'est-à-dire de lui-même, a une âme, puisque la nature de l'âme consiste en cela même. Mais s'il est vrai que ce qui se meut soi-même n'est pas autre chose que l'âme, il s'ensuit nécessairement que l'âme n'a pas eu de commencement et qu'elle n'aura pas de fin. J'en ai dit assez sur son immortalité.
|